Pour se faire du bien et se remonter le moral !

Bon, je ne vais pas vous mentir ; nous n’avons pas lu l’Ethique de Spinoza. Un grand merci, donc, à Frédéric Lenoir d’avoir disséqué pour nous dans « Le miracle Spinoza » la pensée de ce philosophe juif néerlandais d’origine espagnole né au Portugal, rendue passablement obscure par le langage du XVIIème siècle. Grâce à lui, la philo paraît facile, réjouissante ! Nourrissante, même, je dirais, c’est jubilatoire.

La modernité de la pensée de Spinoza, à l’exception de son point de vue sur les femmes et les animaux, malheureusement très représentative de son époque (encore que à notre époque il ya encore à redire), est étonnante. De fait, on pourrait dire qu’il est l’inventeur du « New Age ». Voyez plutôt…
Pour Spinoza, élevé dans la tradition juive puis rejeté par sa communauté pour ses idées subversives, il n’y a pas de séparation entre Dieu et le monde. Dieu n’a pas créé le monde. Dieu est en tout, Il est le monde.

Spinoza revendique la liberté de « pensée » et dénonce la superstition dont jouent toutes les religions pour prospérer, manipuler et asseoir leur pouvoir sur les hommes. Cependant, il ne rejette pas les Saintes écritures qui ont le mérite de poser un cadre social, politique, permettant d’organiser la vie en collectivité. C’est du reste à partir de ce cadre que « l’homme sage », qui aura appris à exercer sa raison pour analyser toute chose, cessera d’obéir aveuglement et saura déterminer par lui-même ce qui est bon pour lui tout en respectant spontanément le bien commun, ses semblables et son environnement. ( Ce n’est pas gagné !)
La raison est la clé de la sagesse spinozienne.

Il nous dit de : « ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais (de) comprendre ».
Comprendre permet de dominer ses émotions, de se détacher de la peur, de la haine, de la colère, (ce que Spinoza nomme les passions tristes), et d’accéder à la joie qui nous permet de grandir en puissance.
Spinoza a compris trois siècles avant Gandhi que la véritable révolution est intérieure et que c’est en se transformant soi-même qu’on changera le monde.

A l’opposé des religions traditionnelles qui promettent le bonheur comme récompense d’une conduite bonne et juste, Spinoza pense que c’est parce que nous serons heureux que nous aurons envie de bien nous conduire. Aussi nous propose-t-il de chercher ce qui nous met en joie et nous donne de la force, pour nous aider à nous engager sur le chemin de la sagesse qui conduit à la béatitude. Autant dire que les avalanches de mauvaises nouvelles que nous assènent les médias et sur lesquelles nous n’avons pas de prise seraient aujourd’hui dans le collimateur de Spinoza qui ne manquerait pas de nous conseiller de déconnecter avec l’extérieur et ce virtuel polluant pour nous rechercher en nous ce qui est le meilleur à notre portée.
Voilà finalement un programme que je ne demande qu’à suivre ! Pas vous ?
J’espère en tout cas vous avoir donné envie de lire « Le miracle Spinoza », vous ne le regretterez pas mais si cette perspective ne vous met pas en joie, goûtez donc à cette conférence de Frédéric Lenoir accessible via le lien ci-dessous, vous ne le regretterez pas !
https://www.youtube.com/watch?v=mbDxvS5UWmU

D F Longville

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