Conte d’été : Les Incantadas.

Photographie – Peinture de John Anster Fitzgerald

De nombreux contes relatent les relations des Encantadas avec les humains. Belle comme le jour, le soleil, la lune et les étoiles, elles paraissent à la tombée du jour.

Ainsi près de la grotte qui les abritait, vivait une famille dont la jeune femme allait avoir son premier bébé. Une des fées avait l’habitude de venir discrètement assister aux veillées de la ferme. La jeune femme la remarque, elle lui demande de venir accoucher dans la grotte souhaitant ainsi obtenir pour son enfant la protection des fées. Son souhait fut exaucé. Peu de temps après, elle accouche d’un joli garçon et la fée offre à sa mère une baguette magique. La jeune femme revient plusieurs fois mettre au monde ses enfants dans la grotte des fées, Angèle, c’est son nom, utilise rarement sa baguette, et vit dans le bonheur tout au long de sa vie. Sentant sa fin approcher, elle appelle ses enfants, leur donne la baguette tout en leur recommandant de bien la garder « entière », d’en faire un usage sensé. Alors qu’elle n’est pas encore mise en terre, ses enfants se disputent la baguette, chacun voulant son petit bout de magie, elle tombe, se brise et perd tous ses pouvoirs.

Autrefois en Espagne, les enfants quittaient le village à la brume du soir, gravissaient un sentier jusqu’aux pierres sacrées, pour admirer l’apparition de la vieille « Encantada ». Ils formaient un cercle et attendaient qu’elle paraisse. » D’abord on voyait le fond obscur de la « covas des encantadas » (caverne) se colorer d’une fine clarté, puis une voix douce chantait des paroles mystérieuses, toutes les variations de l’arc-en-ciel jouaient sur les parois, puis une lumière plus blanche que blanche absorbait toutes les couleurs. Les arbres, l’herbe ainsi que les branches sombres se décoloraient en étincelant comme neige au soleil. Tous les regards cherchaient l’endroit précis d’où allait naître l’Encantada. Dès que son visage se dessinait chacun laissait échapper un souffle de ravissement » Souriant aux enfants, elle lissait ses longs cheveux d’un dernier coup de peigne, elle se levait, souriait à nouveau puis soufflant sur sa propre image, disparaissait d’un coup. Quand les enfants redescendaient dans le noir, il en manquait toujours un.

Appelés aussi : Incantadas, Encantades, Incantados, Donas d’Aygua,

« Les fées venaient laver leur linge sur le bord des rivières, elles utilisaient des battoirs en or. Celles du Roussillon, après y avoir fait leur lessive, étendaient au soleil leur linge qui était très beau et lissé de fleurs odorantes. Si un passant téméraire osait y toucher, il était pétrifié sur champ, ou ses bras étaient brisés comme du verre. D’autres assuraient que les plus grandes félicités étaient réservées à celui qui parvenait à leur dérober une pièce de linge : on dit encore en Cerdagne, d’un homme qui a fait une rapide fortune, qu’il s’est emparé d’une serviette…. Un pêcheur de Prades se rendit auprès des laveuses et, tout en causant avec elles, il laissa tomber sur une coiffe un filet garni de glu ; mais il eut beau fuir à toutes jambes, il fut rattrapé et battu par les dames irritées ».

Extrait du folklore de la France Paul Sébillot Ligaran

Une autre version nous apprend que : « les fées avaient l’habitude d’étendre leur linge étincelant sur les prés. Celui-ci faisait la convoitise des commères du village. Un jeune homme montait vers la prairie tous les samedis et le jour des rameaux, plusieurs fois, il avait vu le linge disparaître, mais un samedi le linge dont la blancheur disputait dit-on au plus beau clair de lune ayant une nouvelle fois disparu, il se retrouva les pieds entravés par une ceinture enchantée, il la ramassa, aussitôt une voix aérienne lui cria « Va, tu ne seras jamais pauvre » la tradition assure que depuis, de père en fils, la maison du favori des fées n’a pas connu de revers, et c’est à cette époque qu’elle fait remonter sa fortune » 

Extraits : contes, récits et légendes des pays de France Claude Seignolle

Comme dans les contes de Perrault, on envie le sort de ces heureux mortels qui pouvant pénétrer leur palais magique, jouissaient des plus doux plaisirs.

La Fontaine de Fontestorbes – curiosité à découvrir à une petite heure du village.

Ça coule, ça coule plus ! La fontaine de Fontestorbes, près de Bélesta, est un phénomène hydrologique remarquable. Chaque année, de nombreux curieux viennent admirer cette fontaine intermittente.

« Quand est-ce qu’on rallume la fontaine ?». C’est avec ses parents et sa grande sœur, que Charlotte, 7 ans, est venue découvrir la fontaine intermittente de Fontestorbes, près de Bélesta. « J’étais venu quand j’avais une douzaine d’années, se souvient Laurent, le père. Nous sommes de Muret et nous sommes en vacances en Ariège. Fontestorbes est sur toutes les cartes ». Et pour cause ! La fontaine, et son intermittence extrêmement régulière, est l’un des phénomènes hydrologiques les plus remarquables du monde.

Intermittence, c’est-à-dire ? Durant la période de basses eaux, généralement de mi-juin à fin novembre, le débit devient intermittent. L’eau jaillit fortement durant une trentaine de minutes puis cesse complètement de couler les 30 minutes suivantes. Mais d’où vient l’eau de la fontaine, nichée au creux d’une montagne en bord de route (D9) ? Cette résurgence – au débit de 18 000 litres par secondes – vient de plusieurs réservoirs souterrains alimentés par l’eau de pluie ou la fonte des neiges. C’est le professeur Alain Mangin, membre du CNRS et aujourd’hui directeur du laboratoire souterrain de Moulis, qui a expliqué le phénomène d’intermittence dans les années 1970. En bref, l’intermittence s’explique par un système de vidange dû à la présence de deux conduits d’air près du réservoir. Tout dépend ensuite du niveau de l’eau…

Mais le plus simple, est encore d’admirer le phénomène ! Ludiques pour les enfants, intéressants pour les parents, les panneaux installés sur le site ne manqueront pas de livrer aux curieux toutes les informations sur le phénomène. De plus, le site ombragé est très agréable en été.

 

Article publié le 22/07/2015 dans la dépêche du Midi : http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/22/2147930-la-fontaine-fontestorbes-livre-ses-secrets-au-compte-gouttes.html#RcdTsyDLVQ

On se quitte en écoutant cette chanson pleine de charme d’Yves Duteil

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